Monsieur,
Vostre dernière a esté du 18 du passé2, du depuis n'ayant point receu de vos lettres, ie croy que vos occupations auront interrompu vostre correspondance par moy tant estimée.
De ces deux cent risdalers qu'il vous a pleu me procurer ie me suis pourveu de ce qu'il me faut pour deux mois, espérant que cependant viendra le reste. Ce que ie de nouveau ie le vous mande cy-joint dans le paquet de mons.r le gran chancelier3 lequel ie vous prie envoyer par bonne adresse.
Nous attendons la venue de l'ambassadeur de l'empereur4 qui fera remuemenage en Suisse, voulant convoquer une diète à ses despens. Dieu veille munir les protestans d'esprit de magnanimité afin qu'ils ne se laissent transporter par crainte ou menaces à des résolutions et à soy et à nous préjiudiciales, si come i'espère que la France y coopérera important grandement à icelle surtout que la Suisse ne tourne la casaque.
105
La levée des gens est encor en suspens tant qu'on ne donne la pension que les petis cantons ne désirent ayant refusé leur gens à la France. Aux Grisons tout est icy en apparence et les Espagnols publient que les François ont fait tuer le colonel Janazi5, après la mort duquel les affaires par delà iront mieux pour nous.
Ie vous prie de m'adviser diligemment de la reddition de mes lettres que i'addresse selon vostre ordre au sieur Heuf6, et en me reccomandant à vostre bonne grâce demeure à iamais, monsieur,
Tout le vostre
Marini.
En haste de Zurig, ce 7/17 de Febvrier l'an 1639.
Ie vous prie de m'adve[r]tir, si toutes mes lettres arrivent bien en Suède et où est monsieur Müller7.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 3 (13?) Martij.
In dorso: 17 Febr. 1639 Marin.