Monsieur,
Puisque ie voy par vostre très aggréable du 2 courrant2 le soing particulier qu'il vous plaist prendre de mes intérests, ie me reposeray sur vos bons offices, encor que ces délais me soyent de très gran dommage.
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Monsieur Heuf3 m'escrit aussy que ie ne le recerche plus de l'argent jusques à ce qu'il aye sa responce de Suède qui désormais devroit estre arrivée y ayant un an entier qui en ces descontes est employé.
Vous verrez par cy-jointes4 ce qui se passe de deça et en Levant d'où nous advint advis asseuré que la paix entre le Persan5 et le Turc6 est conclue avec gran advantage du dernier, qui certes a fait plus qu'aucun de ses prédécesseurs et sera sans doubte le fléau pour chastier les chrestiens et les forcer à une bonne paix.
Les pauvres Grisons sont en un pitoyable estat, sans force et conseil, les Suisses protestans seuls ne les pouvans assister sans la France qui a assez à faire ailleurs. Par le prochain ordinaire ie vous communiqueray leur concertat avec Espagne qui rend nulle l'alliance de France et renverse leur loix fondamentales touchant la liberté de leur conscience. Sed volentibus nulla fit injuria7.
Je demeure, monsieur,
Tout le vostre
Marini.
De Zurig, ce 8 d'Aoust 1639.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 31 Aug.
In dorso: 8 Aug. 1639 Marin.