Monsieur,
Je ne voy pas encor par vos lettres du 13 courrant2 aucune apparence du parachèvement de mon gage, ce qui me fâche bien et ne sçay ce que ie dois plus espérer.
Nos Suisses sont à Bade3 où les Grisons de la faction d'Espagne sont aussy, ceux de bon party ayans seulement envoyé par escrit leur plaintes et souhaits à messieurs les protestans qui seuls s'intéressent pour eux. L'ambassadeur de France4 n'y est pas, ce qui nous fast doubter si le roy5 voudra assister les bons Grisons qui certes crient miséricorde.
L'armée impériale est de retour auprès de Trotlinghen et attend le secours d'Italie qui à mon advis luy manquera si les trefves d'Italie sont rompues come on les nous fait acroire icy.
Les factionaires d'Espagne ont pris la possession de la Voltoline sans la religion et habitation des protestans qui sont persécutés par eux mesmes et pourtant les affaires de ma femme6 en pire estat que iamais.
Dieu nous veille consoler par les victoires de nos Suédois, qui seuls sont le vray appuy de tous les affligez.
Je demeure, monsieur,
Vostre serviteur
Marini.
De Zurig, ce 19 de 7bre 1639.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 12 oct.
In dorso: 19 Sept. 1639 Marin.