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    4330. 1639 oktober 10. Van L. Cappel1.

    Monsieur,

    Quand je pense à la lettre qu'il vous pleut m'escrire il y ha quelque temps2 à l'occasion de ma Critique3 que quelques-uns de mes amis vous firent voir, et aux divers rapportz que depuis ils m'ont faict du favorable jugement que vous

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    faittes de mes chetives paperasses et brouillasseries, sur lesquelles vous avez encore depuis peu daigné de passer l'oeil, et de plus tout fraîschement à l'honneur qu'il vous ha pleu faire à mon fils4, à mon occasion, quand monsieur le Faucheur5 lui fit dernièrement l'honneur de le vous présenter, je suis tout estonné et comme confuz en moy mesme, veu le peu, ou plustost rien du tout, tant de naturel que d'acquiz, que je sçay estre en moy, qui au lieu de me devoir acquérir aucune recommendation envers des personnes de tel mérite, seroit plustost pour attirer sur moy leur mespriz. Tellement que je ne puis attribuer ce jugement de mes amis, qu'à la grâce et bénédiction de Dieu qui se voulant servir d'un chétif instrument à ce qui lui plaist, ha ainsi addressé les pensées de mon esprit et, pour parler comme Jacob à son père Isaac, ha fait rencontrer devant moy ceste venaison, que jamais aultrement je n'eusse peu avec tout mon soing et diligence trouver de moy-mesme.

    Or, monsieur, vous (ay)ant pleu me tesmoigner tant de faveur pour ma Critique, maintenant que j'ay obtenu permission du synode de ceste province de la faire imprimer, et ne le pouvant faire icy - comme j'eusse bien désiré pour en pouvoir estre moy-mesme le correcteur et directeur - à cause de la foiblesse et povreté de nos imprimeurs qui n'ont pas les reins assez fortz pour entreprendre cela et faire les avances nécessaires, joint qu'ils ne sont pas fourniz de charactères convenables pour cela, et ne voiant point de lieu où cela se peust mieux imprimer qu'à Leyde ou Amsterdam là où vous avez des amis et cognoissances, j'ose, monsieur, me promettre tant de vostre bonne affection, qu'en cas que par le conseil de mes amis je l'addresse là, vous ne refuserez de l'accompagner de quelque lettre de faveur et recommendation pour lui aider à trouver tant un imprimeur qui la vueille entreprendre, que principalement une personne de lettres et de jugement, et entendu ès langues pour en avoir la direction, et prendre la peine de la correction, sans quoy l'impression seroit par trop fautive, et l'édition par là rendue comme inutile. J'escriroie bien à Leyde - car pour Amsterdam je n'y ay point du tout de cognoissance - soit aux sieurs Elzevirs6 et Le Maire7 imprimeurs, soit à messieurs Golius8, l'Empereur9 et De Dieu10 pour leur addresser ceste pièce, mais si elle n'est accompagnée de la recommendation de personnes au jugement desquels ils puissent et doivent déférer, je craindroie que mes lettres ne fussent de peu d'effect.

    Monsieur le Faucheur m'ha demandé avoir esprit a monsieur de Saumaise11 pour le prier de l'emploier par delà à trouver imprimeur et un habile correcteur à ceste pièce, j'attends sa response. Quand il sera question d'envoier là l'escrit mesme, j'espère que vous ne l'esconduirez pas de vostre recommendation pour lui faire trouver grâce et donner l'entrée que son peu de mérite et valeur lui dénieroit.

    Ceste mesme faveur, monsieur, que vous avez daigné tesmoigner tant à ceste pièce qu'à quelques aultres qu'il vous ha pleu voir de bon oeil, m'enhardit à vous

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    faire présenter ceste aultre-cy par monsieur le Faucheur, qui est le Temple de Salomon12, suivant la description qu'en ha faict Villalpandus13. Il y ha peu de chose du mien, mais ce peu néantmoins peut servir, comme j'estime, à l'illustration de cest ouvrage et peut estre que vous en jugerez de mesme et que vous ne verrez pas de plus mauvais oeil ceste pièce que les précédentes. En laquelle si vous estimez que j'aye aucunement rencontré et que cecy puisse voir le jour, je ne voy pas ou cela se peust plus commodement exécuter qu'à Paris ou Amsterdam, à cause des tailles douces des tables qui y sont. Et quant à Paris je ne sçay si la censure que je fay de Villalpandus ne porteroit point les jésuites à entraverser et empescher là l'édition. Et ainsi Amsterdam seul resteroit d'où on pourroit en espérer l'impression. Auquel cas vostre recommendation, monsieur, seroit derechef totalement nécessaire, n'ayant là, comme j'ay dit, aucune habitude, addresse ny cognoissance. Enquoy, monsieur, je vous supplie très humblement pardonner à ma témérité et hardiesse qui abuse volontiers en cecy trop inconsidérement de vostre courtoisie et faveur, et passe les bornes du respect et de l'honneur que je doibs au mérite et à l'éminence de vostre personne, que j'honore et révère, comme je doibs, demeurant en toute syncérité, monsieur,

    vostre très humble et très obéissant serviteur
    L. Cappel.

    A Saumur, ce 10 Octob. 1639.

    Adres: A Monsieur Monsieur Grotius, Ambassadeur de la Couronne de Suède vers le Roy Trèschrestien, A Paris.

    In dorso schreef Grotius: 10 Oct. 1639 Capel.

    En boven aan de brief: Receu 3 de Nov. 1639.

    Notes



    1 - Hs. Leiden, UB., coll. Pap. 2. Eigenh. oorspr. Louis Cappel (1585-1658), Frans theoloog en hebraicus, verbonden aan de protestantse akademie te Saumur.
    2 - Ontbreekt.
    3 - Lvdovici Cappelli Critica Sacra, sive de variis qvæ in Sacris Veteris Testamenti libris occurrunt lectionibus Libri Sex: In quibus ex variarum lectionum obseruatione quamplurima S. Scripturæ loca explicantur, illustrantur, atque adeò emendantur non pauca. Cui subiecta est eiusdem Criticæ aduersus iniustum Censorem iusta Defensio: Cum Appendicibus, quarum argumentum exhibet Index Librorum & Capitum. Edita in Lvcem Studio & opera Ioannis Cappelli Auctoris filij. Lvtetiæ Parisiorvm, Sumptibus Sebastiani Cramoisy, Architypographi Regis & Reginæ regentis: Et Gabrielis Cramoisy. Viâ Iacobæa sub Ciconiis. M.DC.L. Cvm Privilegio Regis. De uitgave van deze Critica Sacra leverde moeilijkheden. Eerst probeerden Louis Cappel en zijn collega Moïse Amyraut door bemiddeling van André Rivet, hofpredikant van Frederik Hendrik, een uitgever in Holland te vinden (brief van L. Cappel aan Rivet dd. 19 maart 1639 en de brief van M. Amyraut aan Rivet dd. 17 maart 1639; hss. Leiden, UB., coll. BPL no. 300). Ook een poging om het werk in Zwitserland gedrukt te krijgen mislukte. Tenslotte verscheen het te Parijs dank zij de bemiddeling van Dionysius Petau, Jean Morin en Marin Mersenne.
    4 - Wellicht zijn oudste zoon Jean (geb. 1618).
    5 - Michel Le Faucheur († 1657), protestants theoloog en predikant te Charenton.
    6 - Abraham en Bonaventura Elzevir.
    7 - Jean Le Maire.
    8 - Jacobus Golius (1596-1667), hoogleraar te Leiden.
    9 - Constantijn l'Empereur van Oppijck (1591-1648), hoogleraar in de godgeleerdheid en het hebreeuws te Leiden.
    10 - Ludovicus de Dieu (1590-1642), theoloog te Leiden.
    11 - Claude de Saumaise -Salmasius-, klassiek-filoloog en hoogleraar te Leiden.
    12 - Niet bij Haag, La France prot.2 III, kol. 728-736.
    13 - De Spaanse jezuïet Juan Bautista Villalpando (1552-1608). Hij voltooide het door Jerónimo Prado begonnen werk over de tempel van Salomon: Hieronymi Pradi Et Iohannis Baptistae Villalpandi E Societate Iesv In Ezechielem Explanationes Et Apparatus Vrbis, ac Templi Hierosolymitani. Commentariis Et Imaginibvs Illvstratvs Opvs Tribvs Tomis Distinctvm. Romae MDXCVI; De Postrema Ezechielis Prophetae Visione Ioannis Baptistae Villalpandi Cordvbensis E Societate Iesv Tomi Secvndi Explanationvm Pars Secvnda, In qua Templi, eiusque uasorum forma tum commentarijs, tum aeneis quamplurimis descriptionibus exprimitur. Typis Illefonsi Ciacconij excudebat. Carolus Vulliettus Anno Domini MDCIIII; Tomi III Apparatvs Vrbis Ac Templi Hierosolymitani Pars I Et II Iohannis Baptistae Villalpandi Cordvbensis E Societatis Iesv Collato Stvdio Cvm H. Prado Ex Eadem Societate. Typis Illefonsi Ciacconij excudebat. Carolus Vulliettus Anno Domini MDCIIII.