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3744. 1638 augustus 25. Van Ch. Marini1.

Monsieur,

Pour responce de la vostre du 3 d'Aoust2 ie ne vous manderay point les particularitez de la victoire de monsieur de Veimar3 que vous aurez desià eues et lesquelles sont en tout admirables, en tant que les imp.s qui ont esté forts de 12m hommes ayant esté desfaits à plate cousture n'en estant echappé que six cent fantassins et la cavallerie qui se retire avec Göz4 vers Donauert pour y avoir un nouveau renfort de Bavière. Que si ce coup eust esté fait peu auparavant qu'on avoit avictuaillé Brisac, ceste place estoit jusques ores entre nos mains, et moyenant qu'ou sçache manier ceste victoire ie veux croire qu'à la fin elle se rendra à nous.

Par la Voltoline et les Grisons passent 2m fantassins et mille chevaux qu'on a levés en Tyrol et en Austriche et seront à cest'heur come ie croy à Milan où l'armée Espagnole se repose encor à cause de la maladie du marquis de Leghanes5 avec lequel se trouve d. de Melos6 qui doit succéder en sa place.

Les Grisons sont en un très pitoyable estat estant divisés ensemble par factions et l'Espagnol7 se moquant d'eux jusques ores par la maintention de la Voltoline en sa prétendue rebellion et recerchant d'eux de mettre ès forts de Rhin des garnisons Espagnoles, d'autant qu'il ne se peut fier des Grisons à cause de leur volubilité à quoy Janachy8 et d'autres traistres de la patrie aident soubs main estant corrompus par l'argent et craignant que le pays ne retourne soubs la dévotion de France, dont ne peut suivre qu'une totale ruine et servitude de ces pauvres peuples si quelqu'un de dehors ne les en soublève.

Par le prochain ordinaire ie vous en manderay plus de particularitez et cependant demeure, monsieur,

Tout le vostre
Marin.

De Zurig, ce 15/25 d'Aoust 1638.

Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. le 10 Sept.

In dorso: 25 Augusti 1638 Marini.