Monsieur,
Pour responce de la vostre du 26 passé2 ie vous diray que i'ay receu les deux cent dalers, que m'avez procurez et attend avec gran impatience le reste vous priant de m'advertir s'il y a apparence que ie l'auray bientost, en ayant si gran besoing.
Göz3 ayant attaqué Laufenburg tâche de passer le Rhin emportant ceste place-là et demande de Basle et Schaphausen vivres et passage dont le dernier luy est refusé comme vous verrez par l'enclose de (!) monsieur le gran chancelier4 que ie vous envoye ouverte n'ayant point de loisir de vous estaler le reste.
Le prince de Modène5 est traitté à Madril come l'infant de Castille et le roy d'Espagne6 luy ayant assègné 6m escus de pension annuelle il est à craindre qu'il se laissera gagne(r) tant plus aisément à suivre ce que le conseil luy voudra proposer.
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Les chefs Grisons nonobstant qu'ils sont pipez par l'Espagnol duquel les ducats leur plaisent, craignent les armes de France et font munir les forts de Rhin qui seront gardés par les gens d'Espagne, se trouvant à celle fin le comte Bie7 Milanois à Coure pour tenir tant mieux le peuple en cervelle qui avec les ministres panche à des nouveautés.
Le résidant d'Angleterre8 traitte avec monsieur de Veimar9 qui n'en remportera plus que nos Suédois. Il se monstre fort passioné contre nous et si l'Angleterre n'affectionne pas mieux la Suède il y a peu à attendre de ses promesses dont nous ne voyons iamais des effets.
Ce qu'il en sera vous m'obligeray de m'en advertir de temps en temps come celuy qui en toute cordialité demeure, monsieur,
Vostre serviteur très humble
Marin.
De Zurig, ce 15/25 de 9bre 1638.
Ie m'estonne que monsieur Schmal10 ne m'a point respondu ny aucun de Suède advise la réception de mes lettres.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 9 Dec.
en: d'envoyer les lettres par Heuft11.
In dorso: 25 Nov. 1638 Marin.