Ma bonne fille.
Jamais je n'ay tant faict pour vous que je ne voulusse faire beaucoup d'advantage pour vostre contentement que je désire de tout mon coeur. Quant à vostre affaire particulier, vous considérez fort bien, que le peu de faveur que nous avons en ces pays-là se joignant à une cause de soymesme peu favorable et de quoy la conséquence dans d'autres cas, que n'est cestuy-cy, pourroit avoir de suittes telles que vous dictes, ne nous doit pas asseurer d'une bonne issue, et l'evènement estant autre que nous ne voudrions nous faisoit quelque tort, comme ayant frappé au bien d'autruy.
C'est pourquoi je loue grandement vostre bonté et courage et piété et seroi bien de vostre advis si les parents et amis qui sont là et qui peuvent mieux juger de ce qui se peut espérer en ces quartiers que moi ne vous en donnent d'autre fonds en des meilleures raisons, auxquelles je me soubmets très volontiers. Le droict est pour vous, l'équité et l'opinion commune plus pour les plus proches.
Je croy ausi avecq vous qu'il y a du bien hors les fiefs et les biens subjects à fideicommis, ou n'est pas grand chose ou facilement peut estre caché par ceux qui
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le possèdent. J'approuve vostre affection envers les povres, et la générosité que vous monstrez de vouloir préférer l'honneste au proffitable.Dieu vous inspire de bonnes pensées et vous conserve en santé et vous face croistre en toutes vertus chrestiennes.
Vostre père très affectionné à vostre bien,
H. de Groot.
A Paris, le 10 de Septembre 1639.
Adres: A Madamoiselle Madamoiselle de Groot.
In dorso schreef Nicolaes van Reigersberch: broeder de Groot, den X Sept. 1639 uyt Paris Aen sijn dochter van haer proces.