3561. 1638 mei 5. Van Ch. Marini1.

Monsieur,

Ie ne voy pas encor de vos lettres qui me manquent depuis un mois ençà, attendant pourtant vostre advis sur mon voyage de Suède où ie ne voudrois pas aller sans avoir mon contentement, et si on ne veut que i'abbandone icy ma résidance il seroit aussy raisonable de m'envoyer mes provisions qui me manquent depuis deux ans conforme ce que ie vous en ay escrit piéça et à monsieur Müller2 de l'arrivée duquel à Paris i'attend vos advis.

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Monsieur de Veimar3 se fortifie de iour à autre et crois que jusques à cest' heure il aura eu le secours de France point.

Le colonel Kanovsky4 a desfait ces jours passer les gens du duc Charles5 auprès de Brisac en ayant tué 300 cavaliers et 600 piétons ayant pris le service de son Altesse. Les impériaux s'assemblent auprès de Nordlinghen et publient avoir 12m à pied et 12m chevaux.

Le roy d'Espagne6 entretient encor les députés Grisons7 sans rien conclurre, pour pousser néantmoins le temps en avant, il fit dire au Grisons par un des leur députez qu'il leur rendroit la Voltoline sans religion ce que ces gens ont accepté et renvoyé là-dessus le docteur Grüneck8 en Espagne où on verra si c'est à bon esciant ou autrement. Ie voy que l'Espagnol fait le mesme que les François, tous deux authores tractatus Monsonensis9 ayant peu d'envie de leur rendre la Voltoline qu'ils ne méritent pas aussy avoir.

Ie vous mande icy une liste des villes et chasteaux que le dernier tremblement de terre en Calabrie a accablez non sans un évidant augure pour l'Italie, où les Espagnols se préparent pour attaquer Casal ou quelque autre place d'importance.

En attendant de vos nouvelles ie demeure, monsieur,

Vostre serviteur très humble
Marin.

De Zurig, ce 25 d'Avril s.v. 1638.

Adres: (met andere hand): M.r Grotius.

Onder aan de brief staat eveneens met andere hand: M.r Grotius.

In dorso schreef Grotius: Marin 25 April 1638.