Monsieur,
I'ay appris avec gran desplaisir et compassion vostre maladie, priant le bon Dieu duquel vint tout le bien de vous consoler par son S. Esprit et vous remettre quand et quand au premier point de vostre santé que ie vous souhaitte longue et heureuse de mesme affection que ie fais à moy mesme.
Les armes de France sont combattus de si divers accidants que nous avons occasion de plaindre leur mauvaise fortune qui surtout a paru en Flandre et Biscaje d'où ils sont chassés honteusement, et sans les victoires des Suédois et du duc de Veimar2 la France seroit en un mauvais estat.
Cestuicy continue son siège de Brisac que Göz3 veut secourir avec des grans forces, attendant 5m hommes que Lamboy4 luy amène et veut-on que Gallas5 viendra avec autant de gens, laissant cependant la conduite de son armée aux autres, et si l'opinion de quelques-uns des principaux papistes est vraye que dans Brisac il y a encor des vivres pour six mois, ce seroit bien faisable.
Les députés Grisons6 sont de retour et se trouvent à cest' heur à Milan, d'où on les atten de iour à aultre avec de bonnes nouvelles hormis la religion pour laquelle ils ne rapportent aucune satisfaction.
Un ambassadeur Espagnol7 a passé par icy vers le duc de Bavière8 ayant remply toute la ville de l'espérance d'une bonne paix qui doit avoir son effect cest'année au .. is duel entre les couronnes de France et d'Espagne de l'arbitrage desquels despendra le reste. Ce que vous en avez ie vous prie de me communiquer surtout de l'Anglois.
Pour ne vous incomoder plus ie finiray sans finir de prier Dieu pour vostre santé et demeurer passionément, monsieur,
Vostre serviteur très humble et plus affectionné
Marin.
De Zurig, ce 4/14 d'8bre 1638.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 6 Nov.
In dorso: 1638 Marini 14 Oct.