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Monsieur,
Vous ayant escrit par l'ordinaire passé2 en responce de la vostre du 14/24 du passé3 celle-cy ne sera que pour vous reccomander l'enclose et vous dire qu'on nous confirme icy la desfaite du duc de Lorraine4 qui du costé de Than a voulu secourir Brisac, ce qui est de gran conséquence, aussi bien que les tranchées du Rhin ont esté emportés à vive force sur ceux de Brisac qui desià ne peuvent rien nuire avec du canon, et moyenant qu'on seconde bien monsieur de Veimar5, ceste place-là ne nous échappera point.
Ie croy que jusques à cest'heur les trouppes du Lamboy6 et celles de Boïme7 seront auprès du Göz8 et puisque le baron Hofkirch9 est entièrement reconcielié à l'empereur10 auprès duquel il est à présent, ie croy qu'on le voudra employer contre le duc Bernard estant un de plus vaillants Allemans.
Ce qu'auront rapporté les Grisons d'Espagne nous le sçaurons bientost et ie vous en adviseray comme estant, monsieur,
Vostre serviteur très humble
Marin.
De Zurig, ce 10/20 de 8bre 1638.
Les Austrichiens crient à l'arme en Suisse à cause du Brisac et pressent la diète de Baden11 qu'on tiendra en peu de iours d'où le duc Bernard recevra une (?) députation.
S'il vous pouvez obtenir de monsieur Heuf12 quelque portion de l'argent qu'il me doit desbourser vous m'obligeray grandement, car ie me trouve en la plus grande misère du monde, puisque de monsieur Mukel13 ie ne puis avoir un seul liard de plus de ce qu'il m'a mandé il y a longtemps.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 4 Nov.
In dorso: 20 octo. 1638 Marini.