Monsieur,
En peu de temps i'ay receu vos lettres du 8, 18 et 24 d'Aoust2, dont celle du 18 m'a grandement resiouy à cause de mon particulier qu'il vous a pleu tant reccomander en Suède. Mais ie suis malheureux en ses assignations que nulle réusscit à mon contentement, car celle aussy de monsieur Mukel3 esvanuit, n'ayant de luy que 150 dalers sans apparence d'en avoir plus. Vous m'obligeray (!) grandement de faire instance continuelle pour le payement de ceux deux mille risdalers dont une bonne somme ie dois et aurois besoing de beaucoup de choses pour la provision de l'hyver s'approchant estant en plus gran nécessité qu'on ne sçauroit croire et le gage m'est desià deu pour 25 mois entiers sans ce que Mukel m'a mandé.
Vous sçaurez que monsieur de Veimar4 a bloqué Brisac où il y a disette de toutes choses, et puisque le duc de Lorraine5 le veut secourir d'une part et Göz6 de l'autre, l'affaire ne passera point sans un gran combat. On nous asseure que Göz aura 15[m] hommes et i'en croy la vérité puisque Bavière7 fait fait tout son possible pour le renforcer et tire des garnisons de tous costés aussy bienque Mayence pour le rendre bien fort.
Les députez des Grisons8 sont attendus sur la fin de ce mois avec peu de satisfaction qui produira de gran tumultes parmy les peuples, come par le prochain ordinaire9 ie vous en manderay plus de particularitez. Celle-cy n'est que pour vous remercier de la peine qu'il vous plaist prendre en mon endroit, vous asseurant que ie seray toute ma vie, monsieur,
Tout le vostre
Marin.
En haste de Zurig, ce 6/16 de 7bre.
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 30 Sept.
In dorso: 6/16 Sept. 1638 Marini.